Il existe environ une quarantaine d'espèces d'oiseaux en
Martinique. Certaines comme les perroquets sauvages ont
complètement disparu, d'autres sont en danger (Gorge blanche,
Carouge,...). Plusieurs raisons à cela : la chasse intense depuis le
XVIIème siècle, la disparition des forêts, l'introduction de nouveaux
prédateurs (mangoustes, chats). Enfin, l'arrivée de concurrents étrangers
(aigrette pique boeuf, merle de Sainte Lucie, tourterelle turque,... . )
va aussi pousser hors de leur niche habituelle les espèces locales,
parfois endémiques. L'avifaune représente une véritable richesse
à bien des égards puisqu'elle participe activement à la réduction des
insectes et des rongeurs, à la dissémination des graines et à l'égaiement
des paysages. |
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Héron vert ou Kaïali
(Butorides virescens) |
Paruline
Jaune ou Didine (Dendroica petechia) |
Coulicou
masqué ou Gangan (Cozzyzus minor) |
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Sporophile cici (Tiaris
bicolor) |
Moqueur des savanes (Mimus
gilvus) |
Sucrier phale jaune
(Coereba
flaveola) |
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Le
Quiscale merle (Quiscallus
lugubris) est un incontournable. On le trouve partout et son chant
est fort bruyant surtout en période de reproduction. Le male est noir avec
des reflets métalliques, son bec est pointu et l'iris de son oeil jaune.
La femelle, de taille plus petite a un plumage gris nuancé de brun. Cet
oiseau n'a peur de rien et défend farouchement son territoire. De nature
grégaire, on le voit souvent en groupe. C'est un grand consommateur
d'insectes. Malheureusement pour lui, le Héron Garde Bœuf (Bubulcus
ibis) récemment arrivé en Martinique (1959) s'est installé dans sa
niche écologique, lui faisant concurrence dans la chasse aux insectes.
Plus petit que le héron (25 cm contre 50), il a du peu à peu abandonner
certaines zones. |
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Gorge blanche
(Ramphocynclus
brachyurus) |
Carouge (Icterus
bonana) |
Pattes jaunes
(Tringa
flavipes) |
Ces 3 photos sont
de Edouard Benito Espinal |
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Père noir (Loxigilla
noctis) |
Tourterelle à queue
carrée (Zanaïda aurita) |
Tyran gris ou Pipiri
(Tyrannus dominicensis) |
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On peut
rencontrer 4 espèces de colibris en Martinique : le colibri madère
(Eulampis
jugularis), le plus grand et le plus gros, qui vit surtout en forêt
humide de montagne, le colibri huppé (Orthorynchus cristatus),
le plus petit qui fréquente tous les milieux, le colibri falle vert
(Eulampis holoserieus) amateur des zones sèches et le colibri à
tête bleu (Cyanophaïa bicolor) des zones montagneuses. Les
colibris se nourrissent du nectar des fleurs utilisant leur long bec et
leur langue protractile, aidés en cela par la possibilité de faire du
surplace. |
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Le père Labat nous parle
des colibris. S'ils étaient trop petits pour servir de festin, il
semble qu'ils finissaient parfois en objet de décoration :
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"Cet
oiseau est sans difficulté le plus beau et le plus petit qu’il y ait
au monde. Il y a des auteurs qui l’appellent oiseau bourdonnant, parce
que quand il vole, il bourdonne comme les abeilles, ou comme ces
grosses mouches qu’on appelle bourdons. D’autres l’appellent
l’oiseau-mouche à cause de sa petitesse.
Nos Français le nomment colibri, qui est le nom que les Caraïbes lui
ont donné. Il me semble qu’on s’y doit tenir, car il est permis aux
gens de donner des noms à ce qui dépend de leur domaine." |
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"Lorsqu’il
est plumé, il n’est guère plus gros qu’une noisette; je parle du mâle, car
la femelle est encore plus petite. Il ne paraît quelque chose que quand il
est couvert de plumes....
Les enfants prennent ces petits oiseaux avec des baguettes frottées de glu
ou de gomme. Ils s’approchent doucement des endroits où ils les voient en
remuant en l’air leurs baguettes; ces petits animaux ne manquent pas de
s’en approcher pour découvrir ce que c’est, ils y passent la langue, et
demeurent pris. On leur enfonce aussitôt un petit brin de bois dans le
fondement, on le retourne pour y faire attacher les intestins, et on les
tire dehors; après quoi on les pend par le bec à la cheminée, où ils
sèchent entièrement sans que leurs plumes se détachent. Le meilleur
cependant est de les faire sécher dans une étuve, enveloppés dans de
petits sacs de papier, car il est certain que la fumée, ou une chaleur
trop vive, gâte toujours un peu le brillant du coloris de leurs plumes.
On prétend qu’il y en a de cinq ou six espèces qui ne diffèrent entre
elles que par la grosseur et le coloris de leurs plumes. A l’égard de la
grosseur, il m’a paru que cette différence était assez difficile à
remarquer, et pour le coloris, je ne vois pas que cela doive faire une
espèce particulière, vu le peu de différence qu’il y a entre eux." |
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Noddi brun (Anous
stolidus) |
Sterne fuligineuse
(Sterna fuscata) |
Fou brun (Sula
leucogaster) |
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Paille en queue (Phaethon
aethereus) |
Poule d'eau à cachet
rouge (Gallinula chloropus) |
Sterne royale (Sterna maxima) |
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Grive à lunette ou grive
chatte (Turdus nudigenis) |
Amazone aourou (Amazona
amazonica) |
Petite buse ou
Malfini (Buteo platypterus) |
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Les perroquets étaient
nombreux dans les îles avant l'arrivée des Européens. Mais bien vite
les espèces endémiques de la Martinique ont disparu à jamais de la
surface du globe: l'ara de Martinique (Ara martinica), l'ara
violet (Anodorynchus purpuracens) et le perroquet de Martinique (Amazona
martinica). Aujourd'hui, des perroquets ont réapparu mais il
s'agit d'oiseaux échappés de leur cage (Amazona amazonica) et
qui se sont reproduis en liberté pour former un petit groupe visible du
côté du quartier Didier. En espérant qu'ils ne véhiculent pas de
maladie. Le père Labat les appréciait lui aussi dans tous les sens du
terme. |
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"Des trois perroquets que j’avais achetés,
il y en avait un de la Guadeloupe, les deux autres étaient de la
Dominique. La grosseur de celui de la Guadeloupe me faisait croire qu’il
était vieux et qu’il n’apprendrait jamais. Il ne faisait que criailler, et
comme il avait la voix extrêmement forte, il me rompait les oreilles; cela
m’obligea de le faire tuer, mais je m’en repentis presque aussitôt;
quelques-uns de mes paroissiens, étant venus chez moi pendant que mon
nègre le plumait, m’assurèrent qu’il était tout jeune, et que ses cris
étaient ce qu'on appelle cancaner en langage des î1es, qu’il aurait appris
à parler en peu de temps et aurait surpassé les autres. Comme le mal était
sans remède, je le fis mettre en daube la viande en était très bonne,
délicate et succulente.
Je mis les deux autres qui me restaient en pension chez une de mes
paroissiennes, c’est ce que je pouvais faire de mieux pour leur apprendre
à parler. On sait que les femmes ont le don de la parole, et
qu’elles aiment à s’en servir : en effet, quoique mes perroquets fussent
vieux, ils étaient en une si bonne école qu’ils apprirent en perfection,
surtout le mâle, car la femelle ne voulut jamais parler qu’après la mort
de son mari. Je les avais gardés près de quatre ans, quand le mâle fut
écrasé par le contrevent d’une fenêtre. Ils étaient si privés que,
quoiqu’ils eussent toutes leurs ailes, et qu’ils volassent partout jusque
dans les bois, je n’avais qu’à siffler pour les faire revenir." |
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